Des patates douces du pays? Eh oui! Depuis quelques années, leur culture est en plein essor en Suisse, ainsi que l’envie de Monsieur et Madame Suisse de préparer ce tubercule à la maison. Apparemment, nous ne sont pas les seuls: sur les blogs américains, la patate douce est déjà annoncée comme lelégume tendance succédant au chou kale.

Beaucoup ignorent que la patate douce est aussi délicieuse crue: en salade, par exemple, finement coupée dans l’idéal, c’est-àdire en julienne et agrémentée d’une sauce à laquelle on ajoute un élément sucré tel que de la mélasse de poire. À Copenhague, dans le restaurant gastronomique Amass, j’ai goûté une salade de patates douces avec une sauce assaisonnée d’un bouillon doux de maïs et accompagnée de petites seiches.

La façon la plus simple de cuire les patates douces est de les enfourner pour les rendre croustillantes. À cet effet, il faut les mélanger à du sel et de l’huile, et, selon le goût, à des épices et des herbes fines, puis les mettre au four.

Elles sont également merveilleuses dans les mets asiatiques. Moi, par exemple, je les utilise dans une recette indonésienne, en les faisant cuire avec des aubergines et des tomates auxquelles j’ajoute des noix de cajou grillées et du tofu saisi à la poêle. Valérie Cavin connaît les patates douces de ses missions de travail pour Helvetas en Afrique de l’Ouest, où on les cuit avec des oignons, de l’huile de palme, des cubes de bouillon et des épices. D’ailleurs, les feuilles de la patate douce sont aussi comestibles. Valérie Cavin explique: «En Afrique de l’Ouest, elles sont vendues sur le marché.»

Depuis cette année, elle et son mari, Roman Clavadetscher, cultivent eux-mêmes des patates douces bio dans leur ferme de Malans. Quant à Simon van der Veer et Christian Hurni, ils la cultivent depuis un peu plus longtemps déjà. En 2014, ils ont fait leurs premières tentatives avec la patate douce dans le Seeland bernois. «L’apprentissage s’est fait à nos dépens», avoue Simon van der Veer. «Les plants sont par exemple très sensibles à la lumière, et nous en avons perdu quelques-uns de cette manière la première année.» Depuis, lui et son beau-frère ont beaucoup appris et sont en mesure aujourd’hui de fournir de gros détaillants sous la marque batati.ch. Un projet de production de chips à partir de patates douces bernoises est également en cours.

Tiziano Marinello, marchand de légumes à Zurich, a également observé que les patates douces étaient bien mieux placées dans les magasins: «Avant, elles étaient proposées dans le coin le plus à l’arrière du rayon légumes.» De toute évidence, les particuliers ne sont pas les seuls à cuisiner la patate douce beaucoup plus souvent. Les restaurants que Tiziano Marinello fournit en légumes le font aussi, comme il le constate: «La vente a décuplé au cours des dernières années. Je m’attends à ce que l’essor touche tout le pays cet automne, notamment parce que de nombreux paysans suisses proposent désormais ce tubercule.»

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